Miroir, mon beau miroir…
Je voudrais vous faire part d’une réflexion autour de la relation entre humain.e.s et animaux. Elle repose sur les récentes communications que j’ai faites et qui ont un peu changé depuis quelques temps. J’ai reçu pendant ces entretiens silencieux, plus qu’à l’ordinaire, des notifications sur les émotions perçues par les autres animaux qui vivent dans nos foyers. Des émotions fortes, reposant beaucoup sur de l’anxiété qui, selon les gardien.ne.s, font écho à leur propre situation, et je pense que la situation globale actuelle joue sur cette anxiété non contenue. C’est comme ça que j’entends souvent ces derniers temps lors des entretiens avec l’humain.e: « Je dois admettre que je suis comme ça aussi, ça résonne. » C’est très bien, et on est d’accord, ça n’est pas nouveau, qu’il existe beaucoup de caricatures qui représentent « le chien à l’image de son maître ».

Mais justement, l’occasion m’est donnée de réfléchir à cela et de proposer de changer un peu notre façon de voir les choses. De mon expérience, ces autres animaux ressentent chaque émotion sans nuance, de plein fouet, sans filtre. Et donc, ils ressentent AUSSI les tensions des autres, les doutes, les conflits internes, comme si c’était les leurs. Ils sont intégralement reliés à leur environnement. En bref, quand il y a de l’insécurité en nous, il y en a en eux. Quand il y a de l’angoisse en nous, il y en a en eux. Quand il y a de l’amour en nous, il y a de l’amour en eux. Le problème, c’est qu’on a tendance à croire que ça s’arrête là et que finalement, ils sont à notre image. C’est très confortable. On se dit qu’il/elle nous ressemble tellement, nous aime tellement, et l’observation s’arrête là. « Oh, il est tellement comme moi, on est vraiment très connecté.e.s. » C’est rassurant pour nous, et on devient narcissique en imaginant presque qu’ils sont crée à notre image, et pour nous! C’est là qu’on peut entendre aussi que leur mission de vie est nous accompagner. Ne croyez-vous pas que cette phrase réduit complètement l’existence de cet individu à sa fonction pour l’humain.e? Car moi, c’est l’effet que ça me fait quand j’entends ces mots. J’y vois une vue de l’esprit purement humaine, à laquelle j’ai aussi adhéré pendant longtemps.

Au-delà de l’image qui se reflète de nous-mêmes chez notre animaux, il y a aussi un être qui aimerait être lui même, et qui, parfois, subit notre manque de conscience. Ils ont un super pouvoir d’empathie, ça n’est pas pour cela qu’ils sont à notre service. C’est une plaie pour certains d’entre eux qui manifestent clairement leur saturation et la souffrance que ça peut générer chez eux pendant certaines séances. Peut-être pourrions nous voir dans ce type de relation une opportunité de s’observer pour prendre la responsabilité de soi, avec bienveillance pour soi, douceur, et sans se vexer. Cela me semble fondamental pour mieux vivre entre humain.e.s et les autres animaux.Ils ne sont pas nos psys, nos doudous, nos mouchoirs ou nos anti-dépresseurs. En avoir le pouvoir, n’en fait pas leur fonction. Ils sont des miroirs certes, mais ils sont avant tout des êtres uniques et vivants. J’ai bien sur eu cette réflexion pour moi-même avant de vous la partager.
Belle journée à vous.

Evane Sallaberry
29 Octobre 2020


Amour ou sensation?

Ces derniers jours, quelques synchronicités m’ont amenée à réfléchir à ce qu’on appelle l’amour, lorsqu’on parle d’un animal de « compagnie ».J’ai eu la chance d’échanger avec deux cavalièr.e.s qui ne se connaissent pas, et qui m’ont fait part du même recul concernant leur « discipline ».
Les deux avaient pris conscience que leur rapport à leur cheval était basé sur les sensations qu’ils/elles pouvaient ressentir lorsqu’ils/elles galopaient sur leur dos. Bien sûr, je caricature, et résume en grossissant le trait. Je ne suis pas cavalière, et ne connais pas tous les termes qui évoquent la sublimation du lien au point de ne faire qu’un/une avec l’animal. Pourtant, ces expert.e.s dans leur domaine remettaient en question leur relation à leur animal car à un moment clé, l’évidence se faisait que cette relation reposait sur de la recherche de sensation, plus que sur de l’amour.
Je trouvai ces personnes d’une humilité et sagesse certaine, d’arriver à cette conscience là, par cette remise en question. Donc nous travaillons ensemble aujourd’hui sur la recherche d’une nouvelle qualité de relation. C’est un travail riche, et c’est là toute l’essence de l’outil de la communication animale car nous pouvons laisser la parole à l’autre animal. C’est précieux.

Bien sûr, je ne peux pas m’empêcher de saisir l’opportunité de chercher à comprendre pourquoi cette synchronicité dans mon travail. Pourquoi ce message m’est-il envoyé à deux reprises en l’espace de quelques jours, alors que je travaille d’ordinaire essentiellement avec des chats, des chiens, et donc dans un rapport très différent à première vue.En réalité, nous pouvons transposer ce questionnement à toutes nos relations. Qu’aimons-nous chez notre chat/chien/hamster/poisson rouge? Est-ce que c’est la sensation que nous procure leur présence? Est-ce la fierté de les avoir dans notre vie ? Est-ce le plaisir provoqué par eux en allant courir, nager, galoper ensemble? Ou bien est-ce que nous les aimons, même si ils ne nous procurent rien? Est-ce que nous sommes prêt.e.s à aller au-delà de nos attentes pour rentrer en contact avec leur être?Et alors que je me posais cette question à propos de mon partenaire canin, Pepito, je me suis dit qu’il était également important de se poser cette question à propos des humain.e.s. Dans nos relations, cherchons-nous la sensation ou l’amour ?

Evane Sallaberry
7 Novembre 2020