Ces mésaventures qui se finissent bien
Les faits que je rapporte ici, et les hypothèses que j’en extraient me sont propres. Je n’ai pas trouvé de ressources qui permettent de confirmer mon intuition. J’enquête, dans ce monde nébuleux qu’est la communication animale, et j’en ramène des réflexions, que je pose à votre regard. Pour en parler, pour y réfléchir ensemble, parce que cela me semble important.
Un soir, vers 22h, j’ai reçu un appel. Cas d’urgence: Une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, avait disparu depuis plusieurs heures. La police faisait des recherches, la famille quadrillait la ville et les alentours et cherchait toutes les aides possibles. Un membre de la famille était venu assister à l’une de mes conférences quelques mois plus tôt et ce soir là, ils s’étaient souvenu de moi. Alors il s’est dit: Pourquoi pas?
Il m’était déjà arrivé de travailler sur des animaux disparus auparavant. J’ai accepté de tenter quelque chose, pourtant sans grande conviction. Je n’avais jamais travaillé avec une humaine auparavant, et je n’étais pas dans de bonnes dispositions. J’étais fatiguée, en convalescence suite à une mauvaise chute, et surtout, j’avais la trouille: Et si cette tentative ne donnait rien? Et si je me trompais? Ou pire, si il lui était arrivé quelque chose? C’était une grande responsabilité, qui s’est accompagnée de la crainte évidente de mal faire.
Alors j’ai procédé avec le même protocole que celui que j’utilise avec des animaux, ni plus, ni moins. Ignorant le plus possible cette sensation désagréable de marcher sur une poutre entre deux falaises.
Au début, rien, pendant un long moment, je commençais même à m’assoupir. Puis d’un coup, a surgi à mon esprit une odeur. Puis une sensation, une image et enfin une phrase, qui ont disparu presque immédiatement. J’ai conclu mon protocole et rouvert les yeux. J’avais écrit sur mon papier:
Intérieur chaleureux et amical. Féminin. Odeur gourmande de parfum. Elle semble avoir choisi de partir. J’entends la phrase: “Je suis en sécurité”.
J’ai fait part de ces informations à la famille, et nous sommes resté.e.s là-dessus. Je promettais de réessayer le lendemain puis je me suis écroulée de sommeil.
Au petit matin, ils m’ont appelée pour m’annoncer la bonne nouvelle: Moins d’une heure après notre coup de fil de la veille, les pompiers avaient retrouvé leur parente égarée.
Plus tôt, dans l’après-midi, elle avait participé à une marche organisée et s’était désolidarisée du groupe, échappant à leur vigilance. Au bout de plusieurs heures d’errance, elle s’était retrouvée dans un cul-de-sac, face à une maison. Alors elle s’était assise sur une pierre et était restée là. En rentrant du travail, la propriétaire l’avait trouvée, et l’avait recueillie chez elle. Elle avait fini par comprendre que cette dame était perdue, et avait contacté les autorités.
Après avoir soufflé ensemble de soulagement et de joie, nous avons fait le point à la lumière des faits sur la séance de la veille. Mes notes étaient brèves, mais le peu d’informations qui était écrit concordait avec la réalité. Or, me fabriquer une imagerie mentale de quiétude et d’intérieur de maison, avec une présence féminine alors que je pensais cette dame perdue dehors, dans le froid et le noir n’était pas normal. Pourtant, c’est ce qu’il s’est passé.
En dehors du fait que ces informations étaient pertinentes, je m’interroge sur autre chose. J’ai constaté, à plusieurs reprises, que peu de temps après une séance, les animaux étaient rentés chez eux par eux-mêmes, ou bien la situation s’était débloquée grâce à une tierce personne.
Bien sûr, il arrive aussi malheureusement que ces recherches restent infructueuses. Mais la plupart du temps, nous avons une ouverture.
Un exemple est celui d’une chatte, aveugle qui avait disparu depuis la veille lorsque j’ai été contactée. Pendant la séance, je l’ai sentie étriquée dans un espace dont elle ne semblait pas pouvoir sortir. Je ne savais pas dire où elle était, alors je lui ai envoyé des « idées » pour qu’elle trouve une solution afin de sortir seule. Après plusieurs minutes, j’ai senti une grande bouffée d’air frais, et j’ai vu beaucoup de lumière.
J’ai terminé la séance et sa gardienne m’a écrit dans la foulée pour me dire que sa chatte venait d’arriver à la porte de sa maison.
Cette situation n’est pas un cas isolé, et s’est produite à plusieurs reprises dans ma carrière.
Alors, le parallèle fait entre la communication animale et le pistage résonne en moi (cf. actu: Se fondre dans le vivant).
Les maîtres-pisteurs évoquent des moments où ils doivent cesser de regarder l’empreinte, fermer les yeux et sentir dans leur corps, les sensations qui les relient à l’animal. Or, c’est ce à quoi ressemble une communication inter-espèce. Chaque personne étant unique, il convient de ne pas généraliser, mais le contact avec l’animal de façon perceptive, en étant invité.e dans le « champs » qui l’entoure est, au regard de mon expérience, évident.
Les maîtres-pisteurs évoquent des moments où ils doivent cesser de regarder l’empreinte, fermer les yeux et sentir dans leur corps, les sensations qui les relient à l’animal. Or, c’est ce à quoi ressemble une communication inter-espèce. Chaque personne étant unique, il convient de ne pas généraliser, mais le contact avec l’animal de façon perceptive, en étant invité.e dans le « champs » qui l’entoure est, au regard de mon expérience, évident.